Quinze jours avant le Motocross des Nations, Pascal Finot m'appelle pour me demander si j'étais capable de fournir des motos à Jordi, car il savait qu'il roulerait pour VHR en 2019. J'ai tout de suite téléphoné à KTM pour avoir une moto. Le magasin Pole Position 77 nous a prêté un modèle de 2018 pour réaliser des tests de suspension en attendant que notre moto soit prête. Et nous avons décidé de participer au dernier Grand Prix de la saison, en Italie, afin que Jordi se remette dans le bain de la compétition.
La semaine précédent ce Grand Prix, nous avons appris qu'il était trop tard pour le dédouanement, pour envoyer la moto. Ca se compliquait ! Avec Clément Diego de KTM, nous avons pu trouver un team de superbike pour la structure dans le paddock et une moto à louer sur place pour le week-end.
Nous sommes arrivés mercredi soir aux Etats-Unis et le jeudi matin, nous sommes allés sur le circuit tous ensemble. Nous avons monté la moto de Jordi, pour rouler l'après-midi avec l'Equipe de France.
Dès la manche qualificative du samedi, la moto a commencé à chauffer. Nous avons essayé de trouver des solutions pour le dimanche, mais personne n'a voulu nous aider. Comme nous n'avions que très peu d'équipement, nous avons croisé les doigts. Lors de la première manche de Jordi, la moto s'est mis à fumer au bout de dix-douze minutes de course. Je savais que ça allait être compliqué de finir et malheureusement, la moto a cassé à trois tours de la fin. Jordi était remonté quatorzième.
Et là, tu vois toutes les chances de gagner, s'envoler...Dégoûté. Tout allait être de notre faute, si la France ne gagnait pas. Quand nous sommes arrivés au camion, nous avons décidé de monter le moteur d'origine. Pascal Finot a été d'une force de volonté incroyable. Il nous a tous boosté ! Tout le monde avait son rôle dans le démontage et le remontage. Nous avons mis vingt-sept minutes pour démonter et remonter le moteur, incroyable ! Mention spéciale à Quentin !!!
En deuxième manche, quand on a vu fumer la moto, on a demandé à Jordi de préserver sa moto au maximum. Il a terminé quinzième. Sur le coup, je n'ai pas réalisé que l'on avait gagné, mais quand je suis arrivé derrière le podium, toute l'Equipe de France était là, ça sautait de joie ! Ce sont des moments que je n'oublierai jamais. Je tiens à remercier toute l'équipe de la Fédération Française de Motocyclisme, les entraîneurs, le staff et les supporters français qui ont effectué le déplacement. Car on est tous soudés dans ces moments-là et vive la France !
