" Acta est fabula " comme dirait Auguste.
L'épreuve la plus attendue de la saison s'est donc déroulée sous des cieux relativement cléments et devant une assistance ravie, quoique plus réservée que sa devancière...
Sur la piste en revanche, (presque) pas la moindre retenue et des courses mémorables qui ont sacré l'Australie au terme d'un suspens intense et de quelques batailles de légende...Laissez-moi vous raconter.
C'est donc l'Australie qui l'emporte, pour la première fois de son histoire. Un sacre attendu tant les frères Lawrence s'illustrent depuis quelques années déja au sommet du MX mondial. Il leur fallait un équipier qui tienne le choc et des circonstances favorables. C'est donc chose faite depuis dimanche. Inutile de s'étendre sur la performance de Jett, probablement le jeune homme le plus rapide de la planète MX. Face a la plus grande opposition de sa carrière, il a répondu présent avec un superbe 1/2 dans les manches pour asseoir la domination " down under ".
Après une première manche laborieuse suite a un départ raté, Hunter a montré un tout autre visage dans la prestigieuse finale 450, accrochant le wagon des leaders pour assurer une superbe quatrième place finale, tout près de la tête de course. L'inconnu, c'était donc le comportement de Webster sur la 250. Contrat rempli pour ce jeune homme, onzième de la si difficile manche MXGP/MX2. Bizarrement, il loupera celle qui semblait le plus a sa portée (la deuxième), mais qu'importe, il limite la casse par rapport aux autres pilotes de la catégorie pouvant jouer la gagne collective (hormis De Wolf) et cela a suffi. Bien joué, messieurs.
Derrière l'Australie, nous retrouvons une toute autre équipe des USA au regard de leur précédente sortie. Webb s'est amélioré tout au long du week-end pour scorer ce top 10 si important dans la seconde manche. Pouvions-nous lui en demander plus ? Plessinger s'est bagarré, n'a jamais lché, mais il n'a jamais eu la vitesse sur cette piste pour accrocher un meilleur résultat que ses deux top 10 ce qui fut suffisant pour le podium et trop juste pour la victoire. Quant a Tomac, remplaant de luxe, il fut magnifique, tout près de la victoire, en individuel comme en équipe, avec ses extérieurs légendaires et des départs remarquables. Il a assumé son rôle de leader. Avec Sexton et Deegan a ses côtés, il seront l'équipe a battre sur leurs terres en 2025...
Troisième, les Néerlandais peuvent nourrir quelques regrets. Kay De Wolf fut remarquable au guidon de sa 250 Husqvarna Factory. Et si une mauvaise envolée lors du premier débat et une paire de chute lors du second le privent d'un meilleur résultat, son score de 6/5 le place comme meilleur représentant de sa catégorie.
Herlings a de son côté quelque peu déçu. Une chute en première manche pour une remontée solide, mais une dernière plus compliquée, même si elle s'achève a quelques secondes du podium, nous pouvions espérer mieux de la part de " The Bullet ". Mais que dire du résultat de Coldenhoff, inexistant dans la manche MX2/Open, une chute au départ de la dernière manche l'a condamné a une remontée laborieuse, pour une quinzième place un peu terne, mais suffisante au moins pour le podium. Mais qu'il semble loin le légendaire pilote des Nations 2018 et 2019. Au final, il y aurait pu avoir la place pour les Hollandais, portés par un superbe De Wolf, avec des circonstances un peu plus favorables.
Les Espagnols peuvent avoir des raisons de sortir frustrés de cette journée. Vainqueurs des qualifications, les ibériques jouaient encore la gagne après les belles manches de Fernandez (deuxième) et Oliver (remarquable treizième de la deuxième manche) associé a la manche solide mais sans éclat de Prado. Ce dernier, auteur d'un holeshot dans l'ultime manche, allait perdre des places sans jamais être dans le rythme avant de céder au fatal arrêt-lunettes, brisant ainsi les chances de podium (voire de victoire) de son équipe, Fernandez ayant chuté au départ pour une remontée courageuse (douzième).
La France cinquième, a maintenu l'espoir jusqu'a l'ultime manche, mais jamais le dimanche, les circonstances ne leur ont permis d'exploiter pleinement leur potentiel. Les départs ne furent globalement pas assez bons et cela a eu des conséquences sur le reste. Vialle était incroyablement rapide en seconde manche, et l'espoir revenait, jusqu'a un nouvel arrêt-lunettes qui sonnait le glas d'un beau résultat de sa part. Méritant et sans lunettes, Febvre et Renaux avaient fait le travail dans les deux premières manches.
Courageux, voire héroïques en dernière manche après des envolées de nouveau ratées, les bleus tenaient néanmoins le podium avant la chute de Febvre et c'en était définitivement fini de leurs chances...dommage.
Sixième les Allemands ont pu compter sur un Laengenfelder extrêmement rapide mais malheureux en première manche, sur un circuit qu'il maitrise et apprécie fortement. Troisième de la deuxième, il signe, une performance remarquable ainsi que le plus beau score des germains. Roczen fut atone tout au long du week-end mais son 10/10 suffit aux Allemands pour ne pas sombrer. Quant a Nagl, le poids des ans s'est fait sentir tout au long du week-end...
Etonnante septième place des Slovènes, portés bien entendu par un Gasjer de légende. Son dépassement sur Jett Lawrence dans l'avant dernier virage de la dernière manche, restera a coup sûr dans les mémoires pendant de longues années. Avec ce doublé, il pourra se vanter d'avoir battu la terreur australienne au moins une fois dans sa carrière. Beau !
Derrière lui, Pancar s'est bien battu (15/16) et le jeune Peklaj a pu mesurer le chemin qui lui reste a parcourir pour affronter des pilotes professionnels.
Etonnant troisième l'année dernière, les Italiens n'ont pas connu la même réussite avec la même équipe que l'an passé. En fait, seul Forato, venu en remplaçant, s'est montré a un beau niveau (7/9) quand Bonacorsi et surtout Adamo connaissaient une journée de galère. Huitièmes ce dimanche au final.
Sans surprise Seewer a porté les Suisses grâce a un résultat propre (7/6), quant Guillod accumulait les malheurs et Tonus ne se montrait jamais un niveau satisfaisant.
Enfin, mention spéciale pour les Lettons, étonnant dixième après tre passés par le repêchage. Peut-être une performance inédite et en tout cas largement due au jeune Reisulis, déchainé ce week-end (12/8) sur sa 250. Il glane ainsi au passage le Ricky Carmichael Award, trophée du meilleur jeune.
Avec son frangin Janis Martins et P.Jonass, cette équipe pourrait lorgner vers les sommets l'an prochain...?
Anstie " out " le dimanche après une belle qualification, c'est Mewse qui a fait vibré les britanniques, malgré des envolées médiocres et un genou dans le sac en dernière manche. Mais il a néanmoins montré qu'il avait le niveau pour faire des courses sympas en GP.
Haarup a scoré de belles manches (13/10) sur le théâtre de son premier podium en GP malgré des envolées médiocres. Lopes (BRA) et Pettis (CND) ont plutôt bien roulé, respectivement 15-11 et 24-22, notamment dans l'ultime débat et c'est a noter.
Et que dire de la prestation des Belges, entre un Geerts et un Van Donninck loin de leur meilleur niveau et un Coenen, absolument fantastique, mais hélas blessé en première manche. Il y aura des jours meilleurs outre-quiévrain.
Egalement malheureux, Suédois et Neo-Zélandais se repasseront le scénario de leur non qualification. Ainsi Gifting, très bon ce week-end tenait-il la victoire de la finale B jusqu'a cette chute dans le dernier tour, quant Ostlund ne parvenait a doubler son rival letton.
Et que dire de l'arrêt-lunettes inattendu de Natschke, héroïque et solitaire troisième de cette finale jusque-la, alors que les All-Blacks tenaient facilement leur qualification au grand dam de Shayne King, leur manager. Mais avec les jeunes Townley et Davies ils devraient connaître des jours meilleurs...