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Interview exclusive

Daniel PĂ©an Ă  Thomer la Sogne lors du Grand Prix de France 250cc en 1975.

Lorsqu’il débarque sur la scène mondiale en 1973, Daniel Péan n’est qu’un espoir français tout juste auréolé d’un titre de vice-champion de France junior l’année précédente et surtout de quelques performances intéressantes en championnat de France 500.


A une époque où Serge Bacou domine outrageusement le cross français sans pour autant être capable d’obtenir de résultats probants en Grand-Prix 500, c’est un énorme coup que le jeune pilote du Loir-et-Cher va réaliser en ponctuant sa première sortie dans le concert mondial, qui plus est dans la catégorie reine, en prenant la 5e place de la seconde manche du Grand-Prix du Luxembourg, ultime épreuve de la saison, sur une Maïco standard…Performance sans précédent dans la jeune histoire du cross Français !


L’année suivante voit Daniel jongler entre les Grand-Prix 500 et le championnat de France en catégorie… 250 ! Il ne connaîtra la réussite à l’échelon supérieur que lors d’un très beau Grand-Prix de Belgique, à Namur, l’équivalent du GP de Monaco en Formule 1. Respectivement 9e et 8e des deux manches, Péan montre que son résultat inattendu de la saison passée ne doit rien au hasard. En France, il semble en mesure de pouvoir renverser la domination exercée par Jean-Claude Nowak sur la catégorie 250 dans la première moitié des années 1970. Il s’en faut au final, d’un incident mécanique pour que Daniel ne rafle le titre à son aîné, mais déjà, rendez-vous est pris pour la saison suivante.


Daniel PĂ©an gagne en 250cc

Engagé intégralement en 250, en France comme en Grand-Prix en 1975, Daniel poursuit sa progression et s’octroie naturellement son premier titre de champion de France et achève sa campagne mondiale à une encourageante 18e place, marquant des points à 7 reprises. Personne ne s’en doute encore, mais 1976 sera la saison la plus aboutie du désormais pilote officiel Maïco.


Au niveau international, Daniel réalise une saison remarquable de constance, marquant des points à presque tous les Grand-Prix, faisant preuve non seulement de son talent, mais aussi de sa capacité à s’adapter aux surfaces et aux climats changeants au fur et à mesure que le Continental Circus traverse l’Europe. Figurant pratiquement toute la saison dans le top ten du championnat du monde 250, il échoue finalement à la 12e place à un petit point de la dixième place de ce Mondial, ce qui aurait constitué une première dans l’histoire du motocross français. Hélas, un chou blanc lors du dernier Grand-Prix, cumulé à l’annulation du Grand-Prix de France cette année-là, où sans nul doute Daniel aurait fait une pleine moisson de gros points, contribuèrent à le faire échouer si près du but.


Il gagne tout en championnat de France !

Cette même année en France, il domine désormais très largement Jean-Claude Nowak, le champion sortant, mais doit désormais affronter le grand espoir du motocross hexagonal, Jean-Jacques Bruno. Celui-ci a déjà commencé à s’illustrer à l’échelon mondial (17e au classement final avec en prime une fin de saison détonante ponctuées de plusieurs manches à proximité du podium) et revendique naturellement sa part de gloire sur son sol natal…Quelques bagarres homériques préfigureront le duel magistral de la saison 1977… pour autant, cette année-là, Daniel Péan réalise une performance unique dans les annales : il gagne toute les manches disputées et agrémente cet exploit en signant la pôle position à chaque épreuve…


Si l’on ajoute à ce panorama les succès remportés lors de plusieurs épreuves internationales disputées en France et face à un parterre de vedettes des Grand-Prix, ou encore sa victoire lors de l'Enduro du Touquet, on peut désormais affirmer que Péan fait figure désormais de réel espoir… à l’échelle continentale ! Hélas un grave accident lors d’un cross inter disputé en fin de saison à Gaillefontaine va malheureusement ternir les perspectives du pilote Maïco et constituer un premier frein à l’essor, que l’on croyait inexorable, du champion Français…

Photo : M.Moncler