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Interview exclusive

Troisième du Motocross des Nations 1968 !

Jacques Avronsart
Jacques Avronsart sur le podium avec un bouquet de fleurs aux côtés des pilotes soviétiques et est-allemands.

Motocross History : Comment avez-vous débuté à moto ?
Jacques Avronsart (JA) : En deux roues, c'était avec un cyclomoteur. J'avais 18 ans. C'était un Zseft. Je l'ai gardé pendant deux ans. Puis, j'ai eu une 350 BSA, une Rickman Métisse à moteur Triumph, une 360 CZ, une 450 Husqvarna à boîte automatique, mais elle cassait beaucoup et enfin une Yamaha 250. J'ai eu la chance de commencer à une période où Victor Amedeo roulait à Montreuil avec son casque à damier !


Quel est votre palmarès ?
JA : J'ai été champion des Flandres et j'ai terminé dans les dix premiers en Inter 500 en 1969 et 1970. En 1968, j'étais deuxième de mon groupe de qualification, mais je n'ai pas marqué de points lors des quatre dernières épreuves regroupant les 16 meilleurs pilotes. J'ai été membre de l'équipe de France pendant 8 ans. J'ai remporté beaucoup de victoires, mais je ne m'en souviens pas en détail.


Jacques Avronsart reçoit le trophée des mains d'E.Van Laere.*

Avez-ous roulé en Grand Prix ?
JA : Oui bien sûr. J'étais en 500 inter, donc j'ai pu participer à quelques Grands Prix. Je me souviens du premier, c'était en Allemagne à Bielstein. Les conditions étaient difficiles avec de la pluie et de la boue ! J'avais cassé un moyeu en début de manche. J'avais réparé et pu repartir, mais j'avais fini loin !


Comment étiez-vous organisé pour aller sur les courses ?
JA : Par mes propres moyens. J'avais une remorque et je posais mes deux motos dessus.


Quels étaient vos circuits préférés ?
JA : J'aimais les grands circuits, durs, avec des bosses. Il y avait Cassel, Pernes les Fontaines, Rouen Sainte Catherine avec le grand trou !! et Tribehou. J'aimais bien aussi rouler quand il y avait de la boue !


Comment avez-vous appris votre sélection au Motocross des Nations de 1968 ?
JA : J'ai l'ai appris par la Fédération bien sûr. Il y avait une sélection de pilotes, j'étais le sixième et ils m'ont appelé.


Racontez-nous cette épopée.
JA : Nous sommes partis en bus. Nous étions une trentaine de personnes.
Jacques Avronsart à Paris parmi l'équipage qui fera le voyage.

Il y a eu des moments particuliers. La frontière austro-hongroise avait été très longue et en plus une somme d'argent avait dû être versée ! D'un seul coup, nous nous retrouvons en Hongrie et l'accueil avait été froid. Nous n'avions pas pu descendre du bus et un soldat était monté pour vérifier nos passeports et visas. Puis nous sommes passés par la Roumanie, mais entre ces deux pays, ce fut long car beaucoup de gens marchaient le long des routes et il y avait beaucoup de camions aussi.
Une des nombreuses pauses durant le trajet.


Une charette sur la route pendant le voyage.Cette nuit-là, certaines personnes avaient dormi dans le bus et d'autres dans un camping. A l'arrivée en Union Soviétique, nous avions dormi dans un motel. Le premier soir, nous avions mangé du caviar, du vrai !

Pour ce qui est des courses, en première manche, je termine quatorzième après avoir été un moment huitième. J'étais plutôt satisfait. Mais en seconde manche, un pilote soviétique m'a rentré dedans et j'ai cassé. Par équipe, nous avons terminé sur le podium, à la troisième place, tout juste derrière l'Allemagne de l'Est. Ce fut un voyage inoubliable.Jacques Avronsart lors de la présentation des pilotes avec E.Van Laere, M.Seery, J.Queirel, G.Lenoir, J.Barbara et S.Bacou.


Avez-vous été dans d'autres pays ?
JA : J'aurais dû aller au Japon avec José Barbara, mais cela ne s'est pas fait.


Comment était organisé votre saison : entraînement, déplacements, métier ?
JA : Je travaillais avec mon père, donc j'avais un peu de "liberté". Je m'entraînais deux fois par semaine, je faisais du footing, de la musculation et je ne buvais pas d'alcool. Je m'entraînais souvent à Punchy et j'emmenais quelqu'un avec moi pour me chronométrer.


Avez-vous apprécié cette époque ?
JA : C'était une belle période. C'était sympa, il y avait une bonne ambiance, on était entre amis, on s'entendait bien, on s'estimait, on était liés.


Photos : archives C.Seery sauf * MCNF.