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Interview exclusive

Quadruple Champion de France 250

Michel Desbois
  • En couverture de Moto Revue !

  • Motocross History : De quand datent vos débuts ?
    Michel Desbois (MD) : En 1952. C’était à Soissons et dans les villages aux alentours. Il y avait deux mécaniciens-garagistes qui préparaient des motos de cross. J’étais allé voir ce qu’ils faisaient. J’étais apprenti-mécano et ça m’a intéressé. Ainsi j’ai composé moi-même ma moto en achetant des pièces à Paris et à Reims. J’avais une NSU. Les débuts furent un peu laborieux : la première course, j’ai cassé le guidon, la deuxième, j’ai cassé le cadre, puis à la troisième course, j’ai gagné ! Un jour j’ai couru en Sarre en Allemagne avec ma SU. Ce jour-là beaucoup de motos m’ont dépassé ! C’était des Maïco. Je me suis dit qu’il fallait changer de monture ! On m’appelait l’importateur !


    Quel est votre plus beau titre ?
    MD : Celui de 1959, mon deuxième. Il n’y avait pas d’organisateurs pour mettre sur pied les épreuves. Le championnat a eu donc lieu à Vannes sur une seule manche. Je me suis écroulé en larmes à la fin. J’étais plus sensible aux hommes qu’aux machines. A l’époque, les reporters disaient que je roulais avec une technique bien pensée.


    Vous égalez Gilbert Brassine avec 4 titres, quel effet cela vous a-t-il fait ?
    MD : Très peu de champions eu 4 titres. Ce fut bref car à l’époque on ne faisait pas couler le champagne ! J’étais exténué après la course. J’ai gagné 4 fois le championnat en 4 participations ! Puis j’ai arrêté les championnats de France pour travailler ailleurs. Je préparais des moteurs de karting.


    Avez-vous vécu de votre passion ?
    MD : Non car la catégorie 250 était très mal payée en terme de primes. Mais je travaillais de nuit et toute la semaine, ce qui m’a permis d’acheter les pièces.


    Avez-vous été pilote officiel ?
    MD : Non cela n’existait pas en France à l’époque.


    Avez-vous roulé une saison complète en Grand Prix ?
    MD :Non car j’étais salarié dans une entreprise et puis nous n’allions pas très loin, en matière de déplacements. J’ai quand même participé aux Grands Prix de Belgique, d’Allemagne, de Suisse et du Luxembourg.


    Comment étiez-vous organisé pour vos déplacements à l’étranger ?
    MD :Je possédais une remorque bâchée et je devais le seul à en avoir une. Pour l’intendance j’avais une tente de camping et je me promenais avec femme et enfant. Je me souviens que les concurrents venaient voir mes préparations !


    Quel était votre point fort ?
    MD : La condition physique. Je m’entrainais de manière intensive, ce qui me permettait selon, les week-ends et les organisations, de disputer 6 courses : 3 en 250 et 3 en 500. Parfois je gagnais les 6 manches ! J’ai eu une fois une déception. Je devais courir à Bullet en Suisse chez Florian Thevenaz. J’avais roulé en voiture toute la nuit et j’étais fatigué. Le jour de la course, je ne me sentais pas en sécurité sur la moto et j’ai abandonné.


    Quel est votre meilleur souvenir en course ?
    MD :En 1964 à Chaumont. Il y avait des pilotes comme Ledormeur, Hazianis, Courajod. Je gagne la première manche, je termine 2è dans la deuxième course et j’étais en tête de la troisième quand j’ai raté une vitesse. Au général je me classe deuxième derrière Specht. A la fin des courses, Jean Hazianis est venu me voir en me disant : « je ne savais pas que tu roulais comme cela ! ». Ca m’a fait du bien, car par le passé il y avait des réflexions dans le parc coureurs : on disait qu’un championnat 250cc était une demi portion.


    Quels étaient vos circuits préférés ?
    MD :Je n’en n’avais pas. En fait je participais aux cross inters dont l’organisation me plaisait. Les organisateurs étaient mes amis et je m’y sentais bien.


    Aviez-vous des amis dans le parc coureurs ?
    MD :Daniel Faivre, Rémy Julienne. D’ailleurs à propos de Rémy, il roulait en 500 et moi en 250. Je lui demandais si je pouvais le suivre à l’entrainement avant les courses. Il était d’accord. Parce que les autres me donnaient un petit coup de roue, pour me signifier qu’une 250 n’avait pas être au niveau d’une 500 !!


    Quand avez-vous arrêtez votre carrière ?
    MD :En 1969. Après mes titres en 250, j’ai roulé en 500 mais pas en championnat uniquement en cross inter.