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Interview exclusive

Double champion de France 500 : Inters et National

Michel Jacquemin

Q : De quand datent vos débuts ?

R : En 1948. J’avais 18 ans. Le club de Meaux organisait des gymkhanas sur des terrains de football avec des chicanes. Il y avait un match contre le club de Reims. J’avais une 125 Peugeot.

Q : Au bout de votre 2è année dans les points en championnats de France Inter, vous êtes champion de France. Comment s’est déroulée cette saison ?

R : Il y a eu quatre épreuves (Vesoul, Cassel, Montreuil et Chemiré) et je fut régulier sur toute la saison : 4è, 5è, 2è et 3è. Les 20 meilleurs pilotes étaient alignés. Il y avait les frères Klym, Brassine, Frantz, Chuchard, Hazianis, Vouillon, Godey, Charrier, Molinari, Melioli, Cros, Darrouy Auguste.

Q : Que vous a apporté comme notoriété ce titre ?

R : Comme je n’avais qu’une BSA client, j’ai demandé à BSA d’avoir une moto d’usine. Mais ils n’ont pas voulu. Donc je me suis tourné vers Matchless et j’ai eu une moto d’usine. Je l’ai payé moitié prix avec des pièces.

Q : Comment avez-vous vécu la perte du titre en 1957 ?

R : Ce fut assez dur, car la machine fonctionnait bien, mais elle cassait souvent.

Q : Etiez-vous professionnel ?

R : J’étais amateur, mais j’étais défrayé comme tout le monde. Nous avions des primes de départs à l’engagement et des prix en fonction de la place en course. Cependant pendant la saison je courais tous les dimanches, donc je n’avais pas de « métier » à côté, mais l’hiver d’Octobre à Mars, j’étais coltineur à La Villette. Je déchargeais la viande qui venait des abattoirs, puis on rechargeait celle que les bouchers avaient achetée.

Q : Après toutes ces années en Inter, vous redescendez en National, était-ce une déception ?

R : Oui parce que je me suis cassé le tibia-péroné lors d’une course dans le Loiret. Donc je n’ai pu défendre mes chances.

Q : Quelle sensation vous a apporté le titre National 1961, 4 ans après le titre Inter ?

R : Comme nous sommes compétiteurs, nous cherchons à gagner tout le temps. Un titre ça fait plaisir, ça met du baume au cœur.

Q : En 1968, 12 ans après votre titre Inter, vous terminez 2ème du championnat National. Auriez-vous pu le gagner ?

R : Bien sur ! Cela s’est joué à 1pt avec JC.Sauton. Il avait une Husqvarna et moi une BSA Rickman 4T. Il a eu du mal à m’avoir !!

Q : Vous êtes encore dans les points en 1970, jusqu’à quand avez-vous roulé en championnats de France ?

R : Jusqu’en 1972 en 500 Inter. Quand on a la foi, on est moins fatigué ! On partait le samedi soir après le travail en voiture et on dormait sur place.

Q : Vous n’avez pas marqué de points en GP, est une déception ?

R : Oui, mais je roulais moins bien à l’étranger qu’en France ! J’ai terminé 8è d’un GP d’Allemagne.

Q : Quels GP avez-vous roulé ?

R : J’ai roulé en Autriche, en Angleterre et en Tchécoslovaquie aussi.

Q : Quels étaient vos adversaires ? Etiez-vous amis ou ennemis ?

R : Les mêmes que ceux cités auparavant. En semaine, nous étions amis, mais sur la piste, c’était chacun pour soi !

Q : Combien de courses avez-vous gagnées ?

R : Je ne sais pas !

Q : Comment faisiez-vous pour vous organiser à pour les courses ?

R : On recevait de la FFM un calendrier avec les courses. On envoyait des lettres. Le club nous répondait positivement ou négativement avec les primes qu’il comptait nous attribuer. Puis nous confirmions notre engagement. Je me déplaçais en remorque avec Rémy Julienne.

Q : Quel était votre circuit préféré ?

R : J’étais très à l’aise à Montreuil.

Q : Sur quelles motos avez-vous roulé ?

R : Des BSA, Matchless, AJS

Q : Quel est votre meilleur souvenir en course ?

R : Toutes mes courses à Montreuil ! A Ermenonville en 1962 dans le sable.

Photo : M.Moncler